Revolution Girl Style Now!
Welcome! Ceci est un blog consacré à la culture rock au féminin. Je vous propose, chaque semaine, de partir à la découverte de nouveaux groupes, à travers des chroniques de disques et des live reports. Féministe et rock'n'roll, ce blog parle à coeur ouvert de filles qui font du rock, et qui le font bien. Et comme ce n'est pas tous les jours facile d'être une "rebel girl", je vous raconterais aussi un peu ma vie au sein de mon groupe Candy Flesh. Soyez au rendez vous!
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samedi 29 mai 2010

Live Report, Scanners + Frigo @ Point Ephémère, le 27 Mai



C'est par un jeudi triste et pluvieux que je me rends (avec joie) au Point Ephèmere, découvrir en live "la" révélation british du moment, Scanners, qui joue, ce soir là, dans une soirée organisée par l'association PopInGays.

Le public met du temps à arriver (et à se réveiller), et les très austères Frigo (un nom qui leur va comme un gant) ouvrent le bal. Un trio français qui joue un rock glacial, distant et hautain, hérité de l'école new wave de Depeche Mode, Cure ou New Order, avec un petit côté "indie" actuel, style M83 ou Interpol. Malheureusement, Frigo, qui semble avoir pourtant bien emballé la presse rock parisienne, et roulé pas mal sa bosse sur des concerts intéressants (1ère partie d'Interpol, As Dragon, Chokebore...), m'a laissé complètement de glace. Le trio, pourtant très sûr de lui, manque un peu de charisme, d'allure et d'énergie. Malgré quelques moments un peu plus captivants (quand le bassiste s'acharne sur une caisse claire ou quand ils chantent en français, on pense alors à certains morceaux de Rodolphe Burger...), leur show se révèle désespérément mou et manque vraiment d'intensité. Seul le final du set semble avoir réveillé Frigo, qui finit par s'en donner à coeur joie, bien aidé par de très belles lights qui fusent dans tous les sens.

ci dessous, Frigo


On attend donc, de pied ferme, un groupe un peu plus sexy et chaleureux, et Scanners est là pour nous réconforter. A mille lieux du premier groupe, Scanners entre en scène, déchainant immédiatement un élan de sympathie de la part du public. Une classe inouïe et un charisme chaleureux se dégagent des quatre Londoniens à l'allure cool et sympathique. Sarah et sa bande, enchaînent alors les titres à la fois sombres et lumineux, à l'allure post punk moderne, de leur second album "Submarine". "We Never Close Our Eyes" et ses choeurs enchanteurs, le joli et intime "Baby Blue", le poppy "Sick Love" qui fait clapper les mains (et bouger les têtes), le synthétique et dansant "Half a Mind", où Sarah se met derrière les claviers, et même le fervent "Jesus Saves", tous les titres se trouvent sublimés par l'interprétation habitée et sincère du groupe, qui se révèle être, malgré leur gentille étiquette pop, un vrai bon groupe de rock'n'roll sauvage, sensuel et généreux.



Le point culminant du set, c'est bien sûr leur hit "Salvation", pendant lequel Sarah (la chanteuse) exulte, ruminant de rage comme une Pj Harvey ou une Chrissie Hynde, aidée par les guitares enflammées d'Amina (qui pourrait bien être sa petite soeur) et du discret et classieux Matthew. Les titres du premier album ne sont pas en reste: le très beau "Lowlife" ressemble à du Joy Division au féminin (avec une petite lueur d'espoir) et le groupe devient alors vraiment touchant, beau et inspirant. Tout au long du set (un peu court tout de même), on s'abandonne avec joie dans les tréfonds de leur dark pop, triste à pleurer, mais pleine d'espoir et de rage sous jacente. En témoigne l'incroyable présence scènique de la belle Sarah, pleine d'allure et de classe, à la fois féline, frêle et rebelle. En somme, un très beau concert, sexy, sauvage mais pudique, généreux et lumineux qui met du baume au coeur bien utile en ce début de printemps morose et pluvieux...







Photos: Stéphane Dalle

mardi 25 mai 2010

Live Report, Lolito + Des Ark + Every Man Has Your Voice + Odds & Ends @ Le Klub, le 24 Mai



Une soirée quelque peu surréaliste ce Lundi de Pentecôte, où le Saint Esprit du rock'n'roll semble être parvenu jusqu'à cette petite cave du Klub, déjà bondée à 20h, malgré une chaleur tonitruante. Sur les conseils de Miss Audrey Horne, (excellente chanteuse des Native Nothing), je suis venue découvrir les fameux Lolito. Mais nous tombons, dans un premier temps, nez à nez avec le folk mélancolique et délicat de Odds & Ends, duo, acoustique donc , emmené par une voix rocailleuse et poignante qui évoque souvent Tom Waits ou Mark Lanegan. Le duo est vite rejoint par une voix féminine qui harmonise le tout en douceur (parfois peut être un peu trop à mon goût). Les jolies ballades dépressives du duo mériteraient, peut être, à certains moments, une interprétation un peu plus abrupte et incisive, pour vraiment parvenir à toucher nos coeurs de rockers, à la manière du duo Isobel Campbell / Mark Lanegan. Mais, ne soyons pas trop difficile, tout cela était quand même bien joli, soigneux et touchant.

Changement de plateau rapide et on enchaine sur Every Man Has Your Voice (soirée très bien organisée et pensée, car les groupes se succèdent de manière plutôt cohérente. Ce n'est pas toujours le cas malheureusement). Malgré un nom un peu compliqué à retenir pour les pauvres frenchy parisien que nous sommes, le groupe se révèle être une bonne surprise. Se qualifiant eux même de "folk bidouille" (et ça leur va plutôt bien), Every Man Has Your Voice pratique donc un genre de folk rock habité et tarabiscoté où se mélange pas mal d'influences diverses et variées (Arcade Fire, Mogwai, Radiohead, Overhead, José Gonzalès...) Du très bon folk indé, avec un chanteur plutôt charismatique et envoûtant. Les interventions du ukulélé sont du plus bel effet et on se retrouve bien emballé par leurs morceaux cultivés, à la fois tristes et planants.

A peine le temps de prendre un bol d'air pas encore très frais en haut des escaliers, que le set des Lolito commence déjà. En voilà une belle découverte: deux filles (une brune, une blonde platine) tiennent la baraque (chant/ clavier/ basse), soutenues par leurs acolytes masculins (guitare/ batterie) et ça décoiffe. Un set trop court,(c'est bon signe), des morceaux à la fois fun, légers, dansant et déjantés qui ont l'étoffe de tubes ("Hold Me Kiss Me", "B.A.S.T.R.D"). Mon petit doigt me dit qu'on a pas fini d'entendre parler des Lolito. Emmené par le charisme déjanté de la jolie chanteuse blondissime à la voix haut perchée, les Lolito nous embarquent dans un joyeux trip, sexy, décalé et touchant, évoquant la face "happy" des riot grrl (Le Tigre, Bratmobile) et la folie post punk des B 52's. Gonflés, ils parviennent même à faire le grand écart en se mesurant avec brio à la mélancolie indé de Blonde Redhead sur un morceau qui aurait très bien pu être écrit par le groupe new yorkais lui même. De ce petit concert, on en ressort donc le sourire aux lèvres, et l'envie de danser encore sur leurs titres électriques, complètement irrésistibles.

Dur Dur de faire mieux après cela, et c'est Des Ark (de son vrai nom Aimee Argote) qui s'en charge. Une américaine à Paris, qui joue un folk poignant à la Shannon Wright. Une très jolie voix généreuse et inspirée, une guitare délicate, des morceaux sincères, tristes, plein de rage sous jacente et de désespoir vibrant. Entière et aventureuse, Aimee nous propose même de sortir dans cette chaude soirée afin de l'écouter jouer dehors, sans la distance de la scène, qui semble la gêner pour communiquer ses émotions à vif. En bon disciple (normal un jour de Pentecôte), nous la suivons donc sagement sur le parvis de Beaubourg et la soirée, brûlante et étrange, prend alors un cap surréaliste. Nous nous retrouvons tous assis par terre, en plein Paris sauvage et bruyant, à écouter délicatement Des Ark nous prêcher sa bonne parole, bien aidée par sa jolie guitare... Il y a des jours comme ça, où on ne regrette pas d'être sortie de chez soi....

samedi 22 mai 2010

Live Report, Juliette Lewis @ La Flèche d'Or, le 21 Mai


Drôle de soirée ce vendredi à la Flèche d'Or, qui commence par une file d'attente interminable (plus d'une heure), ressemblant à un défilé de bobos hippie chic sortis tout droit du dernier Vogue américain. Beaucoup de filles donc, qui se pressent pour voir en live l'égérie du cinéma indie des nineties devenue rock star sauvage. On a tellement attendu qu'on en a loupé le premier groupe qui ouvrait le bal (Free Energy). A l'arrivée, on nous a même confisqué notre appareil photo (fouille tendue) sous le prétexte que nous n'avions pas d'accréditation officielle. Argument un peu stupide par les temps qui courent. Difficile, en effet, d'empêcher les spectateurs de faire crépiter les flashs car aujourd'hui n'importe qui peut prendre des photos avec un téléphone portable ou autre gadget. (des photos qui finiront bien par se retrouver sur le net et qui seront certainement de bien plus mauvaise qualité que celles que mon guitariste de mari aurait pu prendre avec son reflex numérique). Mais passons.

On débarque donc sur le début du set de My Park, groupe électro rock (plus électro que rock d'ailleurs) à la formule accrocheuse (3 mecs, une fille sexy au chant) mais qui, je l'avoue, pratique un rock nappé de synthés modeux en surcouche, en veux-tu en voilà, qui me laisse totalement indifférente. Le public était à fond. La très jolie chanteuse n'en finissait pas de se trémousser sensuellement ce qui semblait faire son petit effet à ce public parisien déjà en transe. Pas vraiment ma tasse de thé que ce rock froid, clean et trop sexy pour être honnête.

Décidément trop de hype, ce soir là, j'ai presque envie de me barrer en courant quand ils osent, pendant le changement de plateau, nous assommer avec un Dj qui mixe d'affreuses boucles électro comme si on était à je ne sais quelle soirée de vernissage branchée. Bref c'était très mal parti. Il est bien loin le temps où la Flèche d'Or était un bon club punk.

Mais la reine de la soirée finit par pointer le bout de son nez (hystérie collective prévisible) et s'assoit ironiquement derrière la batterie pour débuter son show. On est direct scié par le charisme incroyable de ce beau brin de fille, sauvage, sensuelle, féline. Pas étonnant que Miss Lewis ait, dès son plus jeune âge, inspiré les réalisateurs les plus talentueux de son époque (Scorcese, Stone, Bigelow entre autre). Sans se reposer sur ses lauriers, Juliette Lewis se déchaîne et enchaine très vite quelques titres de son dernier album (malheureusement très inégal) dont l'apothéose est évidement son morceau blues ("Hard Lovin' Woman") dans lequel, en bonne fan ultime, elle se la joue Janis Joplin des années 2000. (et vous imaginez bien qu'avec sa belle voix éraillée, le rôle lui va comme un gant). S'en suivent, pas mal de morceaux pop (pas forcément les meilleurs), un de ses hits repris en coeur par le public ("Got Love To Kill") et même une reprise plutôt décevante du classique "No Fun" des Stooges. Hélas pas de "You're Speaking My Language", pas de "Hot Kiss", pas de "Sticky Honey", bref quasiment aucun titre de son meilleur album ("Four on the Floor", featuring Dave Grohl à la batterie!). Grosse déception donc même si les titres moyens sont sublimés en live par la prestation scénique entière, sensuelle et généreuse de Juliette qui joue son rôle à fond.

En sortant de ce show un peu court (45 mn, mais on a payé 8 euros, donc ne nous plaignons pas) je ne peux m'empêcher de penser quelle dommage. Dans son rôle de Joplin/Iggy destroy et sexy, avec un bien meilleur choix de chansons et un groupe un peu plus rentre dedans (elle pourrait réemprunter Grohl à ses vaseux Foo Fighters et aux excellents Them Crooked Vultures) Juliette Lewis pourrait bien remporter un oscar...

mardi 11 mai 2010

Chronique: Scanners, "Submarine" , dark pop lumineuse



Formé en 2004 par le duo Sarah Daly (chant/ basse) et Matthew Mole (guitare/ choeurs), les londoniens de Scanners avaient déjà sorti un premier album prometteur sur l'excellent label DimMak (Bloc Party, Rakes...). Très vite rejoint par Amina Bates (claviers/ guitare) et Tom Hutt (batterie), le groupe aurait pu se contenter d'être l'énième "Next Big Thing", comme dirait le NME, grâce à leurs passages remarqués en première partie de Juliette and The Licks, The Horros ou Electric Six, qui leur conféraient une aura cool et branchée indéniable. Mais avec "Submarine", leur second album sorti cette année, Scanners va plus loin, élargit ses frontières en s'éloignant progressivement du post punk stricte et branché dont tout le monde raffole ces temps ci.

L'album s'ouvre sur "Jesus Saves", gentillet, efficace et dans l'air du temps, mais pas franchement transcendantal. Heureusement pour nous, Scanners enchaine direct avec les deux bombes de l'album :"We Never Close Our Eyes" et "Salvation". A partir de là, les quatre anglais peuvent tout se permettre. "We Never Close Our Eyes" et ses choeurs féminins enchanteurs rappellent le meilleur d'Arcade Fire dans ses envolées lyriques. Sauf qu'ici, on a remplacé le sosie canadien de David Byrne par une jolie brune à la voix impeccable et classieuse, capable d'évoquer autant la mélancolie lumineuse de Hope Sandoval que la rage contenue de Pj Harvey. "Salvation", énorme titre, sauvage, sombre et délicat, doit d'ailleurs rendre folle de jalousie la reine du Dorset. La filiation est en tout cas évidente. "Baby Blue", est tout aussi prenant, Scanners y développe son lyrisme ravageur, plein de douce mélancolie pop. Des petites perles pop, d'apparence légères mais toujours bien ficelées, on en trouve à la pelle dans "Submarine"; que ce soit "Sick love" ou le joli " A Girl Like You", qui ressemble presque à du Blur au féminin. Mais Scanners nous désarment vraiment lorsque ils s'aventurent sur les terrains minés de la dream pop dépressive et crépusculaire avec un morceau aussi sublime que "StrangeLoveHate", évanescent et délicat qui les rapproche presque des maîtres du genre (Cocteau Twins, Mazzy Star). Et en bon disciple de Joy Division, Sarah et sa bande, tirent même quelques morceaux vers le spectre de Ian Curtis ou Siouxie ("Sleepwalking Life").

Tout en élegance et en retenue, le rock de Scanners, sensitif, sur le fil, dépressif, mais jamais déprimant, mérite vraiment qu'on s'attarde à bord de ce "Submarine" lumineux et flamboyant. Pour les découvrir en live, le débarquement à Paris est prévu le 27 mai au Point Ephémère.




samedi 1 mai 2010

I'm in love with Chris Cornell (mais je me soigne...)



Soundgarden se reforme! La rumeur enflait déjà depuis des mois, mais cette fois ci, ça y est. En voilà une nouvelle excitante (dans tous les sens du terme)! Programmé au mythique festival Lollapalooza (fondé par Perry Farrel de Jane's Addiction), cet été au Grant Park de Chicago, les quatres magnifiques compères de Seattle ont donné leur premier concert depuis 14 ans sous l'anagramme Nudedragons au Showbox de Seattle, le 16 avril dernier. Selon le très bon Charles R. Cross (spécialiste de la scène grunge et biographe, entre autre de Nirvana) qui a publié une review sur le site de Rolling Stone US, ce concert qui débuta par le mythique "Spoonman" et s'acheva par une reprise des Doors que je rêve déjà d'entendre ("Waiting For the Sun"), notre ami Cornell et sa bande étaient en belle forme. Privilégiant de bons vieux titres comme leur premier single made in Sub Pop "Hunted Down" ou "Both" et "Beyond the Wheel" pas souvent entendu lors des dernières tournées, mon groupe préféré des 90's (avec Bikini Kill, Hole, Nirvana, Alice In Chains, Mazzy Star... bon ok y en a plein) semble avoir frappé fort et je laisse déjà divaguer mon esprit à l'idée (inimaginable) de pouvoir baver sur place devant un concert chaotique du dieu du rock sexuel des 90's.

Car oui, vous allez me dire, Soundgarden n'est pas un groupe de fille, alors qu'est-ce que je raconte? Bon et bien parfois, "Boys does matter too", et les Rebel Girls ont aussi le droit de s'en mettre plein la vue (et les oreilles)... Et justement, voilà un groupe que nous connaissons tous. ô combien génialissime, culte et sublime. En digne héritiers de Led Zeppelin et Black Sabbath, Soundgarden traumatisa notre sage adolescence avec leur titres éclatants de violence (leur débuts "Ultra Mega Ok" puis l'excellent "Badmotorfinger"), si élégants et racés, mélange insensé de psychédélisme grunge ("Superunknow") et de heavy pop ("Down the Upside") Bref que dire, puisque tout ou presque a déjà été écrit sur ces quatre potes de Seattle: Matt Cameron (qui depuis, était parti jouer derrière les fûts de Pearl Jam), Ben Shepherd, Kim Thayil et of course le sublime Chris Cornell.

Voilà, je l'avoue, moi aussi je redeviens une adolescente attardée et décérébrée lorsque j'entend cruncher le son ultra sensuel de la voix sans pareil du beau (ce qui ne fait qu'aggraver mon cas) Chris. Je l'avoue, adolescente, je ne me pavanais pas devant les posters d'acteurs imberbes et sans talent. Seule, dans mon grand lit froid, j'écoutais Soundgarden et sa rage sublime. Je pleurais de joie en rêvant au beau Cornell et à sa voix déchirée. Je ne dois sans doute pas être la seule fille dans ce cas, et c'est un peu grâce au beau Cornell que j'ai eu envie de brailler dans un micro. Car oui, cette voix là peut vous faire faire n'importe quoi. Vibrante, chaleureuse, écorchée, Cornell, malgré quelques déboires récents (la formation, à mon goût, plutôt ratée, de Audioslave avec Morello puis ses très mauvais albums solos) reste à jamais l'un des plus grands chanteurs de rock de ces vingt dernières années. Pas grand monde peut se permettre de rivaliser avec lui (si ce n'est le très très grand feu Layne Staley). Au niveau puissance sexuelle, on a rarement entendu mieux. Cornell, c'était comme si Robert Plant avait mué, était devenu un bad boy, et avait grandi dans la grisaille Seattlelienne. Moins dépréssif que Cobain, moins camé que Layne Staley, moins crooner que Morrison, Cornell c'est l'Homme. Viril. Ultime. Le seul. L'unique. Avec un grand H. Puissant. Vibrant. Il fait fondre le coeur des filles (et des garçons) en un seul soupir, un seul regard. Il fait trembler votre coeur, votre corps, vous envahit. Y a rien à dire. C'est instantané, direct. On n'y peut rien. En voilà un sorcier. Un chaman. Sa voix vous pénètre profondément, intensément. Elle vous donne envie de pleurer, de crier (de plaisir), de rugir, de tout casser. De se blottir dans ses grands bras tatoués. Cette voix là. C'est l'instrument ultime. Le prolongement de son organe en feu. L'archétype du rocker parfait, comme on n'oserait à peine l'imaginer. Ces derniers temps, ses déboires me faisaient de la peine. Je trépignais, enragée de voir ce vieux Chris (45 ans tout de même) s'embourber dans des projets un peu minables. Un si grand talent gâché. Car enfin, Soundgarden était l'une des rares grandes formations brisées de l'âge d'or de Seattle dont tous les membres (!) étaient encore en vie. Il était temps que les gars reviennent à la charge, donner une bonne leçon de rock'n roll à tous ces petits groupes des années 00, un peu trop propres sur eux. Quatorze ans après, on espère que la flamme sera toujours au rendez vous.

Allez, pour les nostalgiques ou ceux qui auraient oublié, un grand classique de cette époque bénie, un des grands titres "pop" de Soundgarden: